0- Présentation de l'espace 150x295

1. L’espace 150x295cm 1.1. présentation de l’espace 1.2. objectifs poursuivis. Axes stratégiques 1.3. place de la culture dans un environnement porteur 1. L’espace 150x295 1.1. Présentation de l’espace Une agence de services se crée en 2004, avenue Khlid Ibn Walid, dans le centre ville de Martil, petite ville côtière non loin de Tétouan. L’initiative revient à un couple de deux artistes plasticiens pour répondre aux demandes variées d’un public composé, entre autres, d’étudiants de l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan. Ces artistes: Batoul S’himi, originaire d’Asila, diplômée de ce même Institut et Faouzi Laatiris, artiste/professeur de volume dans le même établissement depuis 1993, ont naturellement développé ce lieu pour faire face à une situation difficile. En effet, dans un pays où très peu d’espaces professionnels sont consacrés à la création contemporaine, les artistes doivent développer des activités annexes à leurs travaux artistiques. L’idée de la boutique et l’utilisation des mûrs s’est imposé comme lieu possible d’accrochage et d’installation à penser. L’originalité du projet consiste alors, à proposer, chaque mois, des travaux d’artistes exigeants, Marocains et d’ailleurs, dans le cadre banal de ce lieu de vie. Ainsi, l’art le plus méconnu du public, celui qui sort des écoles d’art et des ateliers, vit un moment au sein de l’activité journalière d’un “hanout” ouvert tous les jours sauf dimanches et jours fériés de 9h15 à 13h et de 15h à 19 h. Ce petit espace favorise les rencontres informelles entre clients et visiteurs, publics et artistes, gens d’ici et d’ailleurs. Aux artistes de prendre en compte la réalité du lieu, d’utiliser par exemple les écrans d’ordinateurs, de mettre à profit les temps d’attentes obligés dans ces lieux. Ce lieu indépendant a déjà exposé les oeuvres des deux artistes fondateurs, ainsi que celles de : Mohamed El Baz, Wissam El Moufid, Guy Limone...depuis l’année 2007, avec l’aide d’un mécène, l’espace 150 x 295 cm acquiert une oeuvre et souhaite constituer une collection représentative de l’art d’aujourd’hui. Dans un souci d’ouverture et pour affirmer son action, l’espace a mis en place un partenariat avec l’appartement 22 à Rabat qui a proposé une résidence à un artiste durant l’été 2007. Le workshop conduit par l’artiste invité a montré combien il est important de construire un tel projet au regard de l’intérêt suscité par le public. La qualité des travaux réalisés ainsi que les riches échanges en démontrent sa pertinence et invitent les organisateurs à poursuivre ce travail. 1.2. Axes stratégiques. Objectifs poursuivis L'espace 150x295 s'inscrit dans le territoire et développe deux axes stratégiques: - aide à la création pour développer la place des arts au sein d'une ville - Martil, Tétouan et d'un territoire, trois objectifs sont visés: a. Accompagner les jeunes artistes. Accrochage et diffusion de leur travail b. Réaliser la rencontre directe avec des œuvres d'art et des artistes lors de l'accrochage à l'espace 150x295 ou bien pendant les résidences d'artistes. c. Constituer une collection (acquisition et constitution d'archives, intervieus d'artistes …) - formation des jeunes afin de renforcer la place de l‘enseignement des arts plastiques dans la construction des acquis des élèves. Sensibilisation à l’art contemporain Pour mener à bien ses actions et pour affirmer sa place, l'espace 150x295 : - poursuit les accrochages réguliers. - développe les résidences d’artistes. "La relation au lieu parle donc de la relation aux autres et la relation aux autres est aussi une relation à l'espace." Gustave-Nicolas Fischer, Le travail et son espace: de l'appropriation à l'aménagement. De la nécessité de développer une résidence d’artiste, dans un contexte économique difficile. La recherche d’un atelier est la première difficulté que rencontre un artiste et la résidence se présente comme le moyen de travailler dans de bonnes conditions. De plus, son obtention confirme la reconnaissance de leur activité créatrice. C’est aussi le moyen pour accéder à de nouveaux échanges. En effet, l’expérimentation de nouveaux dispositifs se conjugue avec la nécessaire confrontation avec d’autres artistes/ d’autres publics. Ces nouvelles situations humaines et sociales vécues constituent autant d’aventures porteuses de sens et génératrices de nouveaux projets. Elles s’inscrivent dans un vaste réseaux qui dessinent le territoire. La résidence d’artiste crée à Martil est donc un espace intermédiaire qui participe aux échanges nationaux mais aussi internationaux dans les choix qu’elle opère. Elle est conforme à la définition suivante qui définit idéalement une résidence : un lieu qui accueille un ou plusieurs artistes pour que celui-ci ou ceux-ci effectuent un travail de recherche ou de création, sans qu’il y ait obligation de résultat, et la création sera facilité grâce à la mise à disposition d’un lieu de vie et de création, de moyens financiers, techniques et humains. Le public visé : elle s’adresse à de jeunes artistes issus d’école d’art qui souhaitent s’investir pour une période plus ou moins longue dans un projet. Tous types de disciplines sont encouragés. Elle peut accueillir des artistes professionnels renommés ou non selon les cas. Il n’y a pas de limites d’âge. Cf l’artiste invité issu de l’Institut des beaux arts de Tétouan. L’immersion dans un lieu à Martil est recommandée ; elle permet la mise en œuvre d’une démarche, d’une recherche en relation avec le contexte et les artistes sont invités à investir les lieux inhabituels pour aller à la rencontre de nouveaux publics. Cette implantation est aussi le moyen de valoriser l’image de la ville, du territoire, de permettre un meilleur échange entre les habitants et le travail réalisé par l’artiste. Le workshop organisé pendant la résidence est ouvert sous certaines conditions au public. Les objectifs poursuivis : Offrir un lieu de recherche consacré à un ou des projets spécifiques (le projet est fixé d’un commun accord entre l’artiste et la résidence) Suivant les cas, fournir la matière à une exposition dans l’espace 150x295. Il est souhaitable que l’artiste crée au minimum une œuvre, en vue de sa représentation dans le cadre d’une installation in situ dans la ville ou bien prévue dans l’espace 150x295 La sélection des artistes s’opère sur proposition des membres de l’agence. Dans certains cas, un commissaire/ artiste peut être nommé et assurer lui-même la sélection. Le nombre d’artistes accueillis pendant l’année 2008 est de deux. La durée du séjour en résidence : au minimum 12 jours/ au maximum 24 jours. Elle peut se prolonger en fonction du projet. - Il met en place des partenariats pour sortir et prolonger l’espace. En particulier, il s'associe au centre culturel espagnol Lerchundi qui met à sa disposition une salle de projection afin de montrer des vidéos d'artistes. Ce partenariat avec le centre culturel, bibliothèque universitaire de Martil repose sur la présentation d’un choix d’œuvres vidéo motivée par la volonté de donner à voir un échantillon représentatif de la production artistique contemporaine qui puisse servir de base à l’apprentissage et à l’éducation visuelle des jeunes publics. Ce nouveau médium qu’est la vidéo occupe une place importante aujourd’hui et il est nécessaire de rendre compte de cette activité dans sa diversité mais aussi dans ses aspects les plus novateurs. L’exploitation pédagogique est riche. Les œuvres vidéo posent directement les questions de la représentation, de la narrativité, des relations au corps, à l’espace ou au temps. Par la mise en place de cette action, l'espace 150x295 et la bibliothèque universitaire affirment leur volonté d’occuper une place de référence à l’échelle du territoire. Elle trouve sa pertinence au regard des différents festivals de cinéma qui se sont développés dans le nord du Maroc. 1.3. la culture, un outil de développement dans un contexte porteur La culture est une composante majeure de l’identité et de la spécificité locale ; elle est un paramètre déterminant de la construction de territoires habités. Elle n’occupe plus une position marginale au sein des stratégies politiques même si elle développe des réticences, une dimension autistique. Les différentes actions conduites au sein de l’espace 150x295 ont permis d’observer le bénéfice de l’action engagée. Elles ont impliqué des relations d’échanges d’un grand intérêt. « L’œuvre joue son véritable rôle. Elle sera l’intermédiaire entre le je et le tu, non pas qu’elle transmette de l’un à l’autre un contenu achevé, mais parce qu’elle enflamme l’activité de l’un à celle de l’autre… » E.Cassirer, Logique des sciences de la culture, Cerf, Paris, 1991. L’échange intellectuel, l’expression artistique montrent que, si incongrue qu’elle puisse d’abord paraître, une offre culturelle peut avoir sur les êtres en apparence les moins préparés à la recevoir des résultats étonnants…elle signifie trouver sa place au sein d’une culture. La décision de montrer des œuvres contemporaines c’est-à-dire significative de notre époque ne relève pas d’une mission impossible. En effet, l’art questionne et permet l’accès à des formes de connaissance et à des plaisirs spécifiques, uniques…il provoque et suscite la curiosité parce qu’il explore de nouveaux territoires imaginaires. Ses ruptures avec les représentations artistiques et culturelles antérieures, sa faculté de transcender des différences irréductibles des forces sociales antagonistes entre elles, font que l’art contemporain rassemble et réconcilie les hommes avec eux-mêmes et entre eux. L’artiste se re-inscrit dans la cité et construit un espace politique où l’art est interrogé dans sa capacité à reproduire du lien social et à rénover la cité. L’art est lié à la construction de l’espace public. L’idéalisation de ce rôle de l’art dans la cité puise ses racines dans l’histoire des villes. Petite ville balnéaire située entre les montagnes du rif et les plages méditerranéennes à 12 km de Tétouan, Martil se sont beaucoup développées ces dernières années. En effet, Martil connaît un développement spectaculaire en raison du tourisme. A cela s’ajoute la présence de nombreux étudiants - les universités de Tétouan ainsi que l'Institut des Beaux-arts représentent un véritable potentiel. Ces éléments de contexte s’ajoutent avec l’expérience acquise. Ils sont donc déterminants pour la poursuite de l'action engagée.